La journée avait été plus que parfaite. Les clients nous avaient, une fois de plus, apporté un bon bénéfice à la boutique, et en plus de ça, lors de ma pause, je n’avais pas pu résister en voyant qu’une des clientes me faisaient du rentre dedans pendant que je lui expliquais comment s’occuper d’une des plantes. J’ai demandé à ce qu’on me remplace pendant quelques minutes et j’ai discrètement attiré la jeune femme à l’arrière de la boutique, ou nous avions tous les deux, fait rougir plus d’une dizaine de plante qui attendait patiemment là. Une très bonne journée. C’est le sourire aux lèvres que j’étais rentré chez moi, au calme pour une fois, j’essayais de voir d’ailleurs si je trouvais un mot sur le panneau d’affichage de ma voisine ou dans ma boîte aux lettres, sait-on jamais qu’elle ait eu encore envie de me demander de baisser le son concernant mes conquêtes. Mais rien aujourd’hui, dommage, j’aime bien quand elle me laisse des messages de ce genre, mais maintenant que l’on s’est rencontré et qu’on a déjà bu un verre tous les deux, peut-être qu’elle a une autre opinion de moi désormais. Romy était vraiment intéressante comme fille, elle avait un caractère plus fort que les autres, elle était très différente, je le voyais que je lui plaisais mais elle s’obstinait à ne pas se laisser aller avec moi, comme toutes les autres. Je ne comprenais pas pourquoi mais peu importe… cette femme était trop merveilleuse pour que je me pose des questions, un jour je l’aurais.

J’étais sur le canapé et jouais à un de mes jeux sorti récemment, il y avait plein de zombie à tuer et j’étais là, en train de m’amuser à le faire tout en suivant l’histoire du jeu. En entendant mon portable vibrer, signe que j’avais un message, je continuais de jouer, tout en regardant en même temps qui m’envoyait un SMS. Lorsque je vis le prénom de ma sœur, je m’arrêtais d’un coup, surpris. Un zombie m’attaquait mais je n’en avais rien à faire puisque je répondais à ma sœur, lui disant que j’étais là. Je n’allais pas l’envoyer voir ailleurs, puisque je ne saurais pas le faire de toute façon, j’aimais Lila, et même si nous nous étions quitté un peu en mauvais terme la dernière fois suite à sa décision de suivre un mec qu’elle ne connaissait que depuis peu, elle restait ma sœur et je m’étais terriblement inquiété pour elle.

Je me dirigeais vers la porte et regardait à l’œilleton si elle arrivait, je n’eus pas à attendre trop longtemps que je la vis, avec son chien qui s’avançait devant ma porte. J’ouvris en grand ma porte, la regardant et ne sachant si je devais la prendre dans mes bras ou non… lorsqu’elle s’excusa, je ne pus réprimer un sourire et la pris dans mes bras. Tant pis si elle était mouillé ! Elle m’avait manqué terriblement manqué.

« Lila ! Ma tête de mule de petite sœur… rentre, viens te mettre au chaud. »

Je lui pris sa valise et la fis rentrer avant de fermer la porte, pas la peine qu’elle reste sur le palier. De plus avec tous ses vêtements mouillés elle risquait d’attraper la mort. Je savais qu’elle aurait fini par se rendre compte que ce mec n’était pas digne de confiance… qu’il n’était pas faite pour elle et que c’était sure un gros con. Au moins elle était là, c’était le plus important.

« Je vais te préparer un thé, tu me raconteras ça. Sèches toi en attendant.»

J’allais lui donner des serviettes avant ça puis allait dans la cuisine lui préparer un thé.

Quand je sentis les bras de mon frère se refermer sur moi, je lâchais un soupir de soulagement et me laissait aller contre son large torse, profitant de son étreinte rassurante. Il ne m’en voulait pas ni ne me rejetait, ce dont je lui en étais infiniment reconnaissante. Oui j’étais une tête de mule, je n’avais voulu écouter personne à propos de mon ex alors que bon sang j’aurais dû. On dit toujours que faire soit même ses propres erreurs est formateur, mais certaines laissent des traces. Je ne voulais plus penser à ces marques qui marbraient mon dos et ma taille allant jusqu’as mes épaules. Cet enfoiré avait toujours épargné mon visage, surement plus pour éviter les questions qu’autre chose. Aujourd’hui je vouais prendre un nouveau départ, aller dans le droit chemin et pour ça j’avais horriblement besoin du soutien de ma famille et de mes amis.
Je respirais l’odeur de mon frère, essayant de ne pas pleurer en entendant le sourire dans sa voix, jusqu’as ce qu’il se détache et m’invite à entrer me sécher et me mettre au chaud. Dagda, qui nous avait regardé bien sagement sans rien dire agita sa queue et ne se fit pas prier pour entrer en aboyant gaiement faisant la fête à Aiden. Eclatant de rire, j’entrais à sa suite laissant mon frère refermer derrière nous et prit la serviette qu’il me tendait avant qu’il ne disparaisse dans la cuisine pour aller nous faire du thé. Je ne méritais pas une telle gentillesse au vue des violentes disputes que nous avions eues avant mon départ. Pas que je m’en plaignais, mais je me sentais étrangement timide devant lui.

« Merci…. Tu es un ange… »

J’enlevais la laisse de Dagda et entreprit de me sécher les cheveux dégoulinant d’eau sommairement, l’air libre ferait le reste. J’enlevais ensuite ma veste et mon teeshirt restant en soutif pour sécher ma peau. Je n’ai jamais été pudique, encore moins devant mon frère. Il m’avait déjà vu sous toutes les coutures quand j’étais enfant et puis quoi ? Un soutient gorge n’est pas moins couvrant qu’un maillot de bain alors quel est le problème ? Je passais la serviette sur mes bleus évitant de trop appuyer (non je ne suis pas une masochiste je n’aime pas souffrir) puis attrapant une autre serviette j’allais essuyer mon chien quand celui-ci décida qu’il en avait assez et s’ébroua au milieu du salon.

« Dagda non arrête ! »

Heureusement je limitais bien vite les dégâts, rien qu’un coup de serpillère ne pouvait rattraper. Je le séchais alors méticuleusement jusqu’as ce qu’il ne reste plus une seule trace d’humidité sur son pelage brillant. Je roulais en boules les serviettes dans un coin et rejoignit mon grand frère dans la cuisine Dagda sur mes talons et l’enlaçait par derrière comme à mon habitude.

« Je t’aime frangin »

Dès que j’avais eu le sms de ma sœur, je n’en avais pas été réellement surpris, je savais depuis le départ que cela ne marcherait pas avec ce mec, mais évidemment, elle avait voulu en faire qu’à sa tête et Lila s’en était encore bien mordu les doigts. Je ne savais pas pourquoi elle s’entichait à tomber amoureuse de mec comme ça, au moins moi, je tentais de faire en sorte de faire comprendre à une femme que je ne voulais qu’une histoire d’un soir, pas une histoire durable. Elles étaient fixées avec moi, et moi dès que j’avais vu ce gars avec qui Lila s’était ramené, je n’avais vu en lui qu’un gros con. Et elle était revenu, l’air déprimé et en plus de ça toute mouillé pour me dire que j’avais raison. Je me mis à sourire, comme d’habitude, si elle m’avait écouté, elle n’en serait pas là. Mais je n’allais pas lui faire la morale, elle avait suffisamment souffert comme ça et ça lui fera une petite leçon supplémentaire, elle avait beau avoir 22 ans, pour moi elle restait toujours ma petite sœur qui devrait encore apprendre plein de chose. Je les laissais donc rentrer et caressais le chien avant de retirer ma main. « Moi aussi je suis content de te voir mon gros, mais tu es tout autant mouillé que ta maitresse ! ». Je la laissais entrer alors que je lui apportais des serviettes, dont une pour le chien, on allait éviter qu’il me salisse tout l’appartement non plus.

Une fois dans la cuisine, dos tourné je commençais à préparer le thé, sachant parfaitement bien le parfum préféré de Lila. J’entendais celle-ci hausser la voix envers Dagda et me mis à soupirer, ça y est, mon salon allait avoir sans doute besoin d’un bon nettoyage de printemps. Je levais le bras pour ouvrir le placard du haut, prenant du sucre, rien ne vaut un thé sucré pour en apprécier encore plus le goût. Au moment où je mettais un sucre dans chacun de nos tasses, j’entendais Lila venir me rejoindre et en sentant ses bras s’enlaçaient autour de moi, je me mis à sourire. Son contact m’avait manqué, on avait toujours pris l’habitude tous les deux d’être très proche, et après notre grosse dispute la dernière fois qu’on s’était vu, ca faisait plaisir de la savoir ici, comme si tout était oublié. Je posais mes mains sur les siennes en entendant son je t’aime. « Moi aussi L, je suis content que tu sois revenu sans que ce ne soit moi qui soit venu pour te ramener par la peau du cou. » Je finis par me retourner pour la regarder dans les yeux, un sourire sur les lèvres. « Papa et maman sont au courant que tu es là ? Ils se font beaucoup de soucis pour toi. » Je les avais vu la veille directement après le boulot, et ils n’avaient pas eu de ses nouvelles depuis son départ, j’espérais qu’elle ait au moins eu la décence d’appeler pour les rassurer. Je pris sa tasse de thé que je lui tendis. « Tiens ton thé et va t’assoir, je vais t’apporter une couverture, tu te réchaufferas plus vite ! » Eh oui, toujours aussi protecteur le grand frère.