« I don't know where the lights are taking us but something in the night is dangerous » Camilla & William

Ne pas avoir de job fixe la journée avait permis à William de préparer la soirée parfaite. Ni trop romantique ni trop amicale. La bonne dose de chacun de ces deux sentiments contradictoires qu'il ressentait pour Camilla, afin d'embrouiller sa conscience un peu plus, tel était son plan. Will fonctionnait comme ça, par objectifs. Il en allait ainsi pour son plan de rapprocher Sean avec sa coloc, mais également pour celui consistant à séparer Camilla de son fiancé inutile. Pourquoi ? Parce que la jeune femme méritait une putain de relation passionnelle, du moins c'est ainsi que Will se persuadait. Peut-être aussi parce que draguer une femme à moitié prise était un challenge très excitant. Oui, William excellait dans la peinture, mais également dans l'art de se leurrer l'esprit. Hors de question pour lui d'admettre que Camilla ne le laissait pas indifférent. Elle l'attirait, physiquement. Point final.

Avec un tel manque d'objectivité, organiser leur soirée releva vite de la mission impossible. Il passa une longue heure dans le magasin, à choisir avec précaution des bougies, avant de les reposer. Il n'hésita pas sur l'alcool, par contre. Du champagne, beaucoup. Il en buvait rarement, mais Camilla était de ces femmes sophistiquées qu'on ne peut pas attraper avec des shots de vodka ou des bières bas de gamme. Au pire, il avait des bouteilles de secours au placard. Quant au repas, il préférait largement esquiver cette étape. William ne considérait pas la nourriture comme une nécessité absolue. Principalement parce qu'il possédait rarement de quoi manger dans sa cuisine. Chaque matin, il se surprenait à ouvrir le placard d'un air somnolent, oubliant à chaque fois qu'il n'avait pas acheté de céréales. Il ne se fatiguait pas à se noter d'en acheter, il ne vivait pas ainsi. Mais cette façon dont il espérait pourtant, chaque matin, trouver un paquet par surprise restait un mystère. Pour Camilla, il décida de passer derrière les fourneaux. Rien de trop extravagants, pour rappel il voulait simplement la séduire, une nuit, ou plus, mais pas toute la vie. Il souhaitait virer son fiancé en carton, pas le remplacer. Il ne croyait pas en l'amour, cette invention des astrologues et des scénaristes de mauvaises séries télé. Mais il comprenait que certains fonctionnaient à ça, à ce sentiment fort ressenti pour quelqu'un qui vous aime en retour. Chacun son moteur dans la vie. Will, lui, se contentait de son paquet de cigarettes pour se motiver tout au long de la journée. Chacun sa came. Quoi de mieux pour dire "je te veux mais pas trop" qu'une pizza maison ? La pizza indiquait clairement le manque d'implication trop élaboré dans la soirée. Mais le maison montrait son envie de bien faire. Elle n'était pas comme les autres, elle avait droit à un petit effort. A un effort surhumain, en vrai, William n'utilisait jamais sa cuisine. Il passa une demi heure à comprendre en vain comment fonctionnait le four. Heureusement, il comprit plus rapidement comment dérouler la pâte et la garnir de tout ce qu'il aimait. Il réalisait que, faire ses propres pizzas lui permettait un choix de garniture illimité. Bien mieux que devoir choisir sur une carte imposée. Malheureusement, il ne se voilait pas la face : il reviendrait bien vite à sa solution de facilité. Une fois la pizza dans le four, il jeta un regard circulaire sur le salon qu'il avait rangé durant tout l'après midi. Il reconnaissait à peine son appart. Une musique d'ambiance s'échappait de la chaîne hifi, quelques lampes tamisées éclairaient la pièce et le champagne les attendait dans le congélateur. Oh Camilla ne savait vraiment pas ce qui l'attendait. Il se regarda une dernière fois dans le miroir et se lança son regard irrésistible qui faisait fondre toutes les femmes. Elle avait toujours cet air, mi attendri mi excité, qu'il lisait dans leur sourire pincé un peu gêné. Et c'est ce même regard qu'il lui lança en ouvrant la porte. « hey love, juste à l'heure, vas-y entre » Il dégagea l'entrée et l'invita à entrer. « Fais comme chez toi, je reviens tout de suite » Il lui indiqua le sofa puis s'absenta pour prendre deux coupes et la bouteille. Il la déboucha avec habileté puis remplit les deux coupes et lui en tendit une. Il prit bien sûr place à côté d'elle. « Santé ! Attention regarde moi bien dans les yeux sinon c'est sept ans de malheur ! » Il trinqua avec elle en la scrutant droit dans les yeux, sûr de lui, comme toujours.

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« Compte pas sur moi trésor ce soir. J’ai un déplacement à NY, je serai de retour dans 2 jours.» Il déposa un baiser sur le front de la blonde et elle sourit en hochant la tête. Owen quitta rapidement l’appartement, valise en main, et elle le regarda partir. Elle se réjouissait de cette réunion impromptue surtout que ce soir, elle passait la soirée avec William. Elle en avait d’ailleurs parlé à son fiancé qui n’avait que vaguement froncé les sourcils avant d’acquiescer. Depuis leur grosse dispute, et leur « accord », il laissait plus de liberté à la blondinette qui en avait profité du coup pour proposer une soirée chez le jeune homme. William lui manquait. Depuis que Owen avait emménagé et qu’elle avait dit la vérité à Will sur son mariage arrangé, les deux avaient pris un peu de distance, et elle était contente de pouvoir passer la soirée avec lui. La jeune femme quitta l’appartement une dizaine de minutes plus tard, sobrement vêtue, prête pour sa journée de travail. Heureusement pour elle, la journée passa à une vitesse folle, cinq rendez-vous patients, une visite à l’hôpital et une au lycée du coin, et elle était chez elle. Il lui restait une bonne heure avant de se rendre chez le jeune homme et elle en profita pour prendre une longue douche et se changea, enfila un slim noir et un petit top émeraude qui mettait sa peau claire en valeur. Elle se maquilla légèrement, bien décidée à ne pas montrer qu’elle était trop sensible à son charme. De toute façon, il s’en doutait. Les deux étaient parfois ambigus, des mains qui se touchaient plus longtemps qu’il ne l’aurait fallu, des regards qui en disaient long, mais au fond, ils n’avaient jamais parlé de ça clairement. La présence de Owen n’aidait pas en même temps à se montrer sincères l’un envers l’autre.

Finalement prête, elle sortit de chez elle et sonna rapidement chez son voisin qui ne tarda pas à ouvrir la porte, sourire aux lèvres. « hey love, juste à l'heure, vas-y entre » Il était toujours aussi séduisant, une allure sûre de lui, séducteur qui lui plaisait beaucoup. Et son sourire … « Merci.» Elle hocha doucement la tête et pénétra dans son appartement tandis qu’il rajoutait : « Fais comme chez toi, je reviens tout de suite » La jeune femme prit place dans le sofa et elle attendit patiemment le retour de Will qui finit par apparaître, deux coupes à la main et une bouteille de champagne. Elle sourit, appréciant l’attention, et il lui tendit une coupe après avoir ouvert la bouteille avec grâce. « Santé ! Attention regarde moi bien dans les yeux sinon c'est sept ans de malheur ! » Elle lâcha un petit rire et hocha la tête, faisant claquer avec douceur sa coupe contre celle du jeune homme. « Santé ! A cette soirée qui s’annonce plus que bien.» Elle sourit et but une gorgée de champagne. « Et bien dis donc, champagne ! Je vois que tu es aussi content de cette soirée que moi.» Elle lui fit un petit clin d’œil, malicieuse avant d’ajouter : « Comment tu vas ? J’ai l’impression que ça fait une éternité qu’on a pas passé une soirée comme ça, toi et moi ».

William détestait ce sentiment de nervosité qui l'envahissait. Dès qu'il s'agissait de Camilla, il avait l'impression de perdre sa confiance et son assurance légendaires. Comme si, auprès d'elle, il ne se trouvait pas assez bien. Elle était différente des autres filles. Pourtant, il savait qu'il valait largement mieux que son faux fiancé qui n'était même pas fichu de la rendre heureuse. Comment il le savait ? Simplement, si elle était heureuse dans son couple, vous croyez qu'elle mettrait autant d'attention à se préparer et se ferait aussi canon pour une soirée avec son voisin ? Au moins, Will était certain d'une chose : les pensées qu'elle éprouvait pour lui était aussi désordonnées que les siennes. Il trinqua avec elle et sourit un peu trop en l'entendant rire. Elle ne riait pas comme les autres filles. « Tu as bien raison, toutes les filles n'ont pas droit au champagne ! Mais tu n'es pas comme les autres filles » Il lui sourit, se reprochant intérieurement son besoin insupportable de se vanter à propos de ses conquêtes. Ce besoin de rappeler qu'il aimait les femmes, pas une en particulier. Ce refus d'admettre qu'en sa présence son coeur battait différemment, sa tête pensait différemment. Il s'installa confortablement dans son canapé, essayant de se détendre. Pourtant, cette soirée semblait représenter tellement, dans leur relation. Camilla avançait dans ses fiançailles, amenuisant chaque jour les chances qu'il avait de la faire renoncer. Cette soirée sonnait comme un Now or Never. Et il ne voulait vraiment pas rater. Mais il devait arrêter de douter de lui, il avait dragué plus d'une fille, fait fondre tant de coeurs et de corps, il n'allait pas rater devant une qui comptait un peu plus. Pour ne pas dire qui comptait vraiment, car il refusait toujours de l'admettre. Probablement son égo, et puis ... pour se consoler plus facilement, si jamais il échouait. William considérait l'échec, lui qui n'échouait jamais. Diable, mais quel effet avait-elle sur lui ...

« C'est vrai, je ne te vois plus depuis que tu n'habites plus seule » Premier pic lancé, il ne se gênait pas pour entrer dans le vif du sujet. « Je vais bien, tu sais, la même routine, le boulot. J'ai reçu un appel quelqu'un est intéressé par une de mes toiles qui est toujours exposée à la galerie. » Will avait déjà parlé largement de son travail à Camilla, il aimait sa passion et puis, il savait qu'une âme d'artiste plaisait aux femmes. Par contre, elle n'était toujours pas au courant de son job de nuit. Il la gardait un peu comme sa botte secrète, la dernière carte à sortir. « Et toi, comment vas-tu ? En plein dans les préparatifs de mariage je suppose ? »

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La jeune femme était ravie de pouvoir enfin passer une soirée avec Will. Son voisin lui manquait, c’était un fait, et même si elle s’était promis de ne pas jouer avec le feu, elle n’avait pas résisté à l’envie d’accepter son invitation. Après tout, rien n’allait se passer entre eux. Owen semblait lui avoir laissé un peu plus de mou, sûrement troublé par leur dernière dispute. Il lui avait même suggéré qu’elle était libre de s’amuser. Pourtant, elle n’avait pas spécialement envie de le trahir … Ou peut-être une partie d’elle … Elle souffla en arrivant chez le jeune homme comme pour se donner une bonne dose de courage et elle frappa à la porte. Will ne fut pas long à lui ouvrir, et ils se saluèrent chaleureusement. Elle ne pouvait s’empêcher de constater qu’il lui semblait encore plus craquant que dans son souvenir, c’était mauvais, et elle tâcha de ne pas trop y penser. Elle pénétra dans l’appartement, et rapidement elle se retrouva installée sur le canapé, coupe de champagne à la main, ce qui lui fit plaisir. Elle ne manqua d’ailleurs pas de faire remarquer au jeune homme qu’il avait sorti le grand jeu, provoquant chez lui un sourire charmeur. « Tu as bien raison, toutes les filles n'ont pas droit au champagne ! Mais tu n'es pas comme les autres filles » Elle baissa doucement le regard et sourit. Elle savait que des filles, il en avait. Beaucoup. Elle en croisait parfois certaines qui sortaient de chez lui, et elle se maudissait à ces instants-là d’être jalouse. Elle n’en avait pas le droit. Elle était fiancée, et elle n’avait pas le droit de lui demander d’arrêter de vivre pour elle. Surtout qu’il n’y avait rien entre eux. Elle ne répondit rien, se contentant de lui sourire et de hocher la tête avant de boire une gorgée. Elle lui avoua être heureuse de passer la soirée avec lui, elle avait l’impression de ne pas l’avoir vu depuis bien trop longtemps et il hocha la tête en haussant les épaules : « C'est vrai, je ne te vois plus depuis que tu n'habites plus seule » Elle grimaça et baissa le regard. Il n’avait pas tort. Owen avait tendance à la surveiller d’un peu trop près, et il ne supportait pas l’attirance qu’elle ressentait pour son voisin. « Je sais, Owen est pas … Il appréciait pas trop que je passe tout mon temps avec toi. Je crois qu’il est jaloux. » Ne pas trop en dire pour ne pas trahir l’attirance qu’elle ressentait pour lui, mais tout de même lui montrer qu’il était assez important pour rendre jaloux son fiancé. « Mais ce soir, il est loin et il se fout bien que je sois ici, donc j’en profite. » Elle lui sourit, au moins il savait qu’elle n’avait pas de « couvre-feu ».

Elle lui demanda alors de ses nouvelles, espérant chasser Owen de la conversation. Le jeune homme hocha la tête avant de lui répondre : « Je vais bien, tu sais, la même routine, le boulot. J'ai reçu un appel quelqu'un est intéressé par une de mes toiles qui est toujours exposée à la galerie. » Camilla hocha la tête et sourit, appréciant la nouvelle. Will était un artiste, et elle adorait ce côté-là chez lui. Ca lui allait à merveille et il aimait ce qu’il faisait, vraiment. « Je suis contente pour toi, tu as du talent. C’est cool qu’il soit enfin reconnu et que tu puisses en vivre.» Il avait un bel appartement, il vivait à son aise, il devait donc plutôt bien vendre ses toiles. Ou avoir un papa riche, comme elle. « Tu me diras quand il y aura de nouvelles toiles exposées, j’irais faire un tour ; j’adore ce que tu fais, tu sais bien.» Elle sourit et but une nouvelle gorgée de champagne tandis que le jeune homme lui demandait : « Et toi, comment vas-tu ? En plein dans les préparatifs de mariage je suppose ? » La blonde secoua la tête, et chassa une mèche de son visage en souriant. « On a un peu retardé les choses. Se marier à l’automne prochain, c’était un peu tendu. Nos parents ont envie d’un beau mariage, alors … J’ai demandé une année de plus.» Elle était contente d’avoir pu retarder l’échéance. Ils vivaient déjà ensemble avec Owen, et elle avait déjà du mal à le supporter. Elle se disait qu’une année de plus avant de se marier ne pouvait être que bénéfique. Une année pour pouvoir peut-être profiter un peu de sa vie avant de se sacrifier pour papa. Elle souffla et haussa les épaules : « Je suis contente qu’ils aient accepté ce délai, je flippais totalement à l’idée … Se marier aussi vite, comme ça. Là, ça me laisse le temps de me préparer encore.» Elle rit doucement, tentant de ne pas montrer au jeune homme à quel point cette situation l’agaçait.

William entrait en jeu, directement et sans attendre. D'abord, lui faire comprendre qu'elle n'était pas la seule. Puis, la faire culpabiliser. Seulement plus tard la complimenter. Elle n'était pas comme les autres, elle connaissait déjà son côté artiste, ses origines italiennes ... tous ces atouts qu'il utilisait si souvent auprès des femmes. Au moins, la victoire serait d'autant plus grande. Mais là encore, Camilla n'était pas comme les autres, quand il avançait d'un pas en avant il ressentait aussitôt le besoin de reculer de trois. Car être trop proche d'elle l'effrayait. Elle avait un drôle d'effet sur lui, il était trop prudent pour le nier. Comme si lui ouvrir son lit signifiait également lui ouvrir son coeur. Très très mauvaise idée. William ne croyait pas en l'amour et en toutes ces idioties servies à la soupe dans les comédies romantiques et séries drama qui tournaient en boucle à la télé. Elles n'étaient bonnes qu'à implanter des rêves utopiques dans la têtes des femmes. Et hors de question de changer d'avis. Pourtant, il ne put s'empêcher de sourire, étonnamment satisfait, quand Camilla lui révéla la jalousie de son fiancé. Alors Owen avait peur de lui, il avait intérêt. Will ne lui fit pas l'affront de demander ce qui animait sa jalousie, il l'avait suffisamment provoquée depuis le début. « On a intérêt à bien profiter de cette soirée alors ! » lança-t-il d'un air innocent qui en disait long, avant de boire une nouvelle gorgée de sa coupe.

Il rit gentiment devant la naïveté de la jeune femme. Elle pensait réellement qu'il était capable de vivre de son art, il en fut touché. Malheureusement, la réalité était tout autre. Son emploi de nuit était un des rares aspects de sa vie que Camilla ne connaissait pas encore. Il hésitait toujours sur le moment où lui révéler. Avouer son métier de stripteaseur avait souvent un effet décisif sur ses conquêtes potentielles. Il ne comptait plus les fois où "tu me dessines ?" était vite devenu "ah nan finalement, tu me fais un striptease ?". Il n'en attendait pas moins de Camilla ce soir. Elle était plutôt discrète et probablement un peu prude, mais il soupçonnait également que son fiancé ne la comblait pas totalement. Sinon, que ferait-elle ici ce soir ? Il n'était définitivement pas la seule personne avec qui elle pouvait passer la soirée, il n'était pas dupe. Alors, le début de soirée était bien trop tôt pour s'adonner à la confidence. « Si seulement je pouvais en vivre, Cami, si seulement ... Je vais chercher la pizza ! » enchaina-t-il afin d'empêcher d'autres questions.

Il revint avec sa pizza, tout fier de son oeuvre. Elle n'était pas cramée et semblait même mangeable, un exploit. Alors qu'il la coupait, il questionna la jeune femme à propos de son mariage. Il manqua de se couper quand il apprit la nouvelle. Une année, il disposait d'une année supplémentaire, fut la première pensée qu'il traversa son esprit. Etait-elle certaine que 365 jours l'aideraient à s'habituer à la vie qui l'attendait, ou cherchait-elle simplement à repousser l'inévitable ? « Te préparer à quoi, exactement ? A passer ta vie avec un homme que tu n'as même pas choisi ? » "et que tu n'aimes même pas", évita-t-il de rajouter. Pourtant, ça crevait les yeux. Mais il ne voulait pas la brusquer. Il eut de la peine pour elle, un instant. Elle était une fille à papa qui profitait d'un joli train de vie, mais à quel prix ? « Tiens, attention la pizza est encore chaude. Je l'ai préparé moi même ! » confia-t-il, non sans une once de fierté, en lui tendant son assiette. Il retrouva sa place à côté d'elle et attendit son avis à propos du plat.

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La jeune femme était contente de pouvoir passer du temps avec Will, et elle le lui avoua en souriant. Comme elle le lui dit, depuis que Owen avait emménagé, c’était difficile pour eux de passer du temps ensemble. Owen était en déplacement ces prochains jours, et elle confia à William qu’elle en avait profiter pour cette soirée, pour passer du temps avec lui. Il sourit et hocha la tête : « On a intérêt à bien profiter de cette soirée alors ! » Elle rit et hocha la tête : « Tout à fait d’accord. Tu as bien fait de sortir le champagne.» Elle sourit et but une gorgée, accompagnant le jeune homme. Elle était contente de le retrouver. Elle savait qu’il lui en voulait un peu d’avoir déserté après l’emménagement de son fiancé, mais au fond il semblait heureux de la revoir. Elle lui demanda de ses nouvelles et le jeune homme lui apprit qu’il avait encore vendu une de ses toiles. Cami le félicita, elle savait à quel point le jeune homme était passionné par son art. Elle ne pouvait pas s’empêcher de l’admirer, il avait réussi à vivre de son art, et elle lui confia son admiration, ce qui provoqua chez le jeune homme un petit rire. « Si seulement je pouvais en vivre, Cami, si seulement ... Je vais chercher la pizza ! » La jeune femme lui lança un regard perplexe mais elle n’eut pas le temps de répliquer qu’il était déjà parti. Elle souffla et haussa les épaules. S’il ne vivait pas de son art, il était probable qu’il ait un papa très riche comme elle qui lui permette ce train de vie.

Le jeune homme revint rapidement, pizza à la main, et rapidement, ils se mirent à parler du mariage de la jeune femme. Elle lui apprit avoir repoussé d’un an la fameuse date histoire de se laisser un peu de temps et le jeune homme posa son regard clair sur elle : « Te préparer à quoi, exactement ? A passer ta vie avec un homme que tu n'as même pas choisi ? » Elle grimaça et haussa les épaules : « Je ne suis pas sûre qu’on puisse se préparer à ça. Je m’habitue juste à l’idée.» Elle soupira, elle savait qu’il n’approuvait pas sa décision, il le lui avait clairement dit lorsqu’elle lui avait avoué ce mariage arrangé. « Tiens, attention la pizza est encore chaude. Je l'ai préparé moi même ! » Elle sourit, retrouvant rapidement son enthousiasme. « Je ne savais pas que tu avais des talents de cuisinier. Tu me caches encore beaucoup de choses comme ça ? » Elle rit et attrapa une part de pizza sur laquelle elle souffla rapidement avant de croquer dedans. Elle était délicieuse. Elle hocha doucement la tête et sourit à Will : « Félicitations, elle est hyper bonne ! Tu m’impressionnes. Champagne, pizza maison, tu me sors le grand jeu.» Elle rit encore, son visage s’illuminant. Qu’il ait fait la cuisine lui-même la touchait, elle savait qu’il avait du se démener pour ça. Elle croqua une deuxième bouchée et sourit. « Je regrette encore moins d’être là, tu vois. » Elle lui fit un petit clin d’œil. Elle était contente d’avoir pu chasser Owen de la conversation. Elle ne voulait plus penser à lui, juste s’amuser, profiter de la soirée.

William était tellement fier de sa pizza qu'il aurait pu en parler durant des heures. Il avait réussi à cuisiner, il avait compris comment fonctionnait son four et avait découvert que quand on met des tomates dans ce récipient qui va sur le feu, elles finissent par se transformer en sauce, sans qu'il ait trop compris comment. Et en plus c'était bon ! Il ne précisa pas toute l'aide qu'il avait pu demander pour mener à bien cet exploit. Il avait posé de nombreuses questions aux pizzaïolos du boulot de Flynn, afin de savoir comment ils s'y prenaient. Ajouté à ça quelques coups de mains de certaines amies douées en cuisine - qu'il remercia gentiment et intimement ensuite - et sa pizza était née. Mais il ne voulait pas que Camilla sache toute l'implication qu'il avait accordé à cette soirée, il devait passer pour quelqu'un qui cuisine occasionnellement quand ça en vaut la peine. Même si, en connaissant Will un minimum, on ne pouvait pas y croire une seconde. Quand il avait expliqué son plan à Sean, ce dernier avait explosé de rire, vexant Will au possible. Il était donc d'autant plus fier.

Le discours de la jeune femme le mettait hors de lui. Il ne comprenait pas comment elle pouvait accepter le plan qu'on avait décidé pour elle. Elle était le maître de sa vie, le capitaine de son destin. Pas une spectatrice qui aurait juste le choix de sa robe de mariée. Mais pas de l'homme à ses côtés sur l'autel. « T'as pas envie de leur dire "merde, allez vous faire foutre, je n'ai pas envie de passer ma vie avec un homme que je n'aime pas et que je n'ai pas choisi" ? » Son histoire était digne d'une série niaise qui passait sur ABC, que Will regardait parfois en fumant des joints parce que ça les rendait bien plus cool. Il ne pensait même pas qu'un tel drama pouvait exister, dans la vraie vie. Encore moins de l'autre côté de son palier. Il réfléchit un peu à tout ce que ces séries avaient pu lui apprendre. Malheureusement il ne pouvait demander l'aide ni d'Olivia Pope, ni d'Annalise Keating. De toute façon, Camilla ne semblait pas être très enclin à s'étaler sur ce sujet. En fait, cette soirée lui servait probablement à oublier, juste pour quelques heures, le destin qu'elle devait embrasser. « Oh Oh, bien sûr j'ai beaucoup d'autres talents, je t'en montrerai d'autres si tu es sage » Il lui fit un ptit clin d'oeil et remplit à nouveau leurs verres. « Déjà une bouteille de terminée, mon dieu Camilla Hamilton vous sirotez le champagne comme de la grenadine !! » Il éclata de rire et alla chercher une autre bouteille. Il commençait également à sentir les effets de l'alcool, le champagne lui montait toujours à la tête. Car il n'était pas habitué à cette boisson haut de gamme, ça n'était pas sa came, pas son monde. « Ahah, tu dis ça comme si tu étais surprise ! Je ne regrette pas non plus de t'avoir invité, dire que j'aurais pu être simplement en boîte pour danser toute la nuit ce soir, quelle banalité » Camilla ne comprendrait probablement pas ce qu'il voulait dire réellement par danser toute la nuit. Il avait dû demander un jour de congé pour cette soirée, ou du moins une nuit de congé. Un concept que peu de gens comprenaient. Mais il ne pouvait pas encore lui en parler.

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Le jeune homme avait cuisiné pour elle, et cette attention la touchait particulièrement. Il aurait pu se contenter d'une simple pizza commandée au livreur du coin, mais non, il avait cuisiné, longuement, et en plus, il cuisinait bien. La jeune femme le félicita, s'étonnant même de son talent de cuisiner caché. Elle ne l'imaginait pas vraiment en mec aux fourneaux. La discussion dériva ensuite sur Owen, son fiancé imposé, et Camilla lui avoua qu'elle avait réussi à retarder le mariage d'un an. Elle était plutôt soulagée de savoir qu'il lui restait une bonne année avant de se faire passer la bague au doigt, et elle sourit en se confiant au jeune homme. Will haussa les épaules, une moue peu convaincue sur le visage. « T'as pas envie de leur dire "merde, allez vous faire foutre, je n'ai pas envie de passer ma vie avec un homme que je n'aime pas et que je n'ai pas choisi" ? » Camilla grimaça et secoua doucement la tête. Elle laissa échapper un petit rire avant de souffler. " Parfois, j'en ai très envie." Elle détourna le regard du jeune homme, son regard clair sur elle la troublait un peu trop. " J'en ai vraiment très envie. Je suis jeune, j'ai envie de m'amuser, de trouver un homme qui me corresponde vraiment, mais ... Je me dis que tout ça est provisoire. Owen n'est pas un inconnu, on a un passé, et même s'il est parfois détestable, il ne m'impose pas grand-chose." Du moins, plus maintenant. Depuis leur dispute, il avait lâché un peu de lest. " Et puis si la situation s'arrange pour nos familles d'ici un an, ce mariage n'aura peut-être pas lieu." Elle essayait de gagner du temps clairement, elle le savait. Détournant le sujet de sa vie sentimentale, la blonde ne put s'empêcher de remettre sur le tapis les talents de cuisinier du jeune homme, ce qui fit rire Will. Il haussa les épaules avant de lâcher malicieusement : « Oh Oh, bien sûr j'ai beaucoup d'autres talents, je t'en montrerai d'autres si tu es sage » Elle rit doucement et hocha la tête : " Je serais très très sage alors. Je ne voudrais pas louper tes autres talents." Elle lui fit un petit clin d'oeil et termina sa coupe de champagne, provoquant une grimace taquine sur le visage du jeune homme. « Déjà une bouteille de terminée, mon dieu Camilla Hamilton vous sirotez le champagne comme de la grenadine !! » Camilla haussa les épaules et lui sourit, un petit clin d'oeil avant de répliquer : " Qu'est ce que vous croyez William L. McCalister ? Je ne plaisante pas moi." Elle le laissa aller chercher une bouteille, s'installant un peu plus confortablement dans le canapé. Boire était peut-être une mauvaise idée, Cami n'avait jamais réellement bien tenu le champagne, l'alcool en général, et elle sentait déjà les effets lui monter à la tête. Will revint et sourit en lui resservant une coupe et à lui aussi, et la jeune femme but une petite gorgée, reposant la coupe sur la table. Elle lui avoua ne pas regretter sa présence ici et Will lâcha un petit rire : « Ahah, tu dis ça comme si tu étais surprise ! Je ne regrette pas non plus de t'avoir invité, dire que j'aurais pu être simplement en boîte pour danser toute la nuit ce soir, quelle banalité » Cami lâcha un petit rire et posa doucement sa main sur le bras du jeune homme : " Disons que je m'attendais à quelques bières et des chips, une soirée comme d'hab." Elle sourit, elle aimait bien Will pour sa simplicité, il ne se prenait pas la tête, et au fond, elle aimait ça. " En tout cas, pour nos retrouvailles, tu as fait des efforts." Elle rit de nouveau avant de rajouter d'une voix plus sérieuse : " Je ne savais pas que tu étais un amateur de boîtes de nuit." Elle avait du mal à imaginer Will en boîte, danser, sortir, mais après tout, ils ne connaissaient pas encore tout l'un de l'autre.